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vous fait de votre illustre capitaine, ouest-il? Yos fronts ne
rougissent paset vous avez encore les armes a la main
et la croix sur la poitrine
Dieu terrible des combats, Dieu terrible qui te plait
aux sons des clairons et des tambours, qui contemple d'un
oeil avide les scenes de la guerre, Dieu des combats, ton
bien aimé n'est plus
Et vousDieu de la gloireMusesGénies des Etats
venez, semez-avec moi quelques fleurs sur la tombe soli
taire. Napoléon n'est plus et la nature est muette, l'Europe
est tranquille, les fêtes ne sont point interrompues
L'Ange de la mort a-t-il done frappé la tête vile d'un
liomme obscurnon, l'homme du siècle est tombé et
l'Europe voit d'un oeil froid la chute du colosse, qui fit
trembler le monde
La Erance ne gémit pas et les Eranpais restent calmes
au trépas de l'homme qui sauvat la Erance entière d'un
hécatombe affreux et qui lit monter sa gloire et sa puis
sance au-dessus des nues.
Ah si l'astre de la mort se fut ouvert sous les pas du
grand homme lorsqu'il étendait son sceptre brillant sur les
campagnes fran^aisessous le beau ciel de l'Italie, sur les
monts ïïelvétienspres des pyramides, sur les vertes prairies
des Bataves et sur les plaines fécondes de la Germanie,
l'Europe en deuil eut entouré sou urne funéraire des larmes
de douleur et des clameurs de i'effroi. Héros! Malheureux!
tu as vécu trop longtemps, ta mort qui eut ébranlé la
terre, n'émeut pas plus que la chute d'une feuille desséchée.