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Géant des victoires, Roi des bataillons armés, Capitaine
des capitainesO, toi que les vochers et les mers, que le
plomb et la foudre ont respecté, O, toi qui seras éternelle-
ment la bonte des enfants de l'Angleterre, qui furent pour toi
de vils bourreaux, tu n'es plus
Pleurez fidèles Anglais, l'éxécration de la postérité vous
punira de l'hospitalité violée; un roe sauvage au fond des
mers était l'asile de celui qui occupa le premier tröne de
l'Europe, qui vit autour de lui une cour de Eois, qui
portat partout la victoire et ceignit partout des lauriers.
Comment, un si grand homme est-il tombé? il semblait
l'Idole de- son peuple!
Ah, son ame ingrate! il crut dans son orgeuil, peut-être
trop fondé, qu'il ne devait sa gloire qua lui seul, une
folie clémence s'empara de son grand coeur, et ceux qui
lui avaient dit: sois notre chef, mais nous sommes tes frères,
devinrent ses esclaves
Cependant son peuple ne l'eut pas repoussé. Ces braves
grognards d'Austerlitz et d'Egypte ne l'eurent pas aban-
donnési la trahison n'eut conspire a sa ruine. La
fortune inconstanteles Elémensles in-
tempéries des saisons, l'ouragan furieux et les frimats
furent impuissants pour abattre l'homme de la guerre; il
fallait que toute l'Europe se souleva contre lui et 17 Ar-
mées ne marchèrent non sans trembler contre Napoléon.
Cependant il n'eut point été vaincu; des traitres plus
redoutables que les milles cohortes du Nord renversèrent ce
grand Capitaine, qui du liaut de son tröne immobile gou-
vernait et maitrisait les destins: