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L'komme opulent, arraché des bras de sa molesse et
plongé dans un cachot éternel, le coupable enfermé pour
toujours dans un bagne infect, sont-ils aussi malkeureux
que Napoléon sur son rocker après avoir gouverné l'Eu-
rope Seul au bout du monde Et il
s'était assis sur le beau tröne de EranceLes longues
douleursles chagrins dévorants consumaient lentement son
coeur et rongeaient ses derniers jours
II vit en frémissant que sa gloire était passée que sa
vie all ait finir, qu'il ne ferait plus rien pour la posterite
II lui fallut plus de courage qu'aux plaines de Marengo
et d'Austerlitz pour supporter l'idée de cette mort affreuse.
Abandonné Seulmaudit peut-être, a charge du
monde, loin de tous les objets qu il avait aimes
L'Ange de la mort s'approche mais en tremblantpour la
première fois il semblait craindre de frapper
jamais sa faulx sanglante n'avait touché une vie si grande
et si glorieusement remplie.
Le soleil se levat quarante fois sur 1'agonie du grand
homme et quarante fois le noir squelette recula devant
lui; ses forces étaient épuisées et chaque instant on n'at-
tendait que le son lamentable de sa dernière heure
La flamme de la vie allait s evanouir et tomber dans
le néantComme en des jours plus accubans mais moins
affreux et moins tristesil avait vu finir le cours de ses
jours glorieux. II demande qu on le porte sur le rochei
nu, et qu'on tourne vers la Erance ses yeux déja appé-
santis par la main de fer du génie des tombeaux.
II étendait vers le sol Européen ce bras autrefois si
redouteet s'écria d'une voix brisée