Après ces tristes adieux, le héros, jusqu'alors si ferme contrc la douleur, ne trouva plus dans son ame accablée la force de comprimer ses larmes. II pleura avec amer- tumeet bientót il expira, les yeux et les bras tendus vers la France, et quand l'ange noir eut osé le frapperil rendit son ame a Dieuen balbutiant ces mots I)ieu protege la France Pleurez aussimais que dis-jeles maux de Napoléon ne sont plus qu'une page déslionnorante de notre histoire, le jour suprème fut pour lui le jour de triomphe et de bonheur. Libre de ses chaines et du hideux aspect de ses géoliers, loin de son Roc affreux il respire. Uil monde plus noble a repu sa grande ame. II a quitté cette terre de douleur comme aux temps de la gloire, il partit de sa triste Egypte pour reparaitre bril- lant d'espérance sur le sol désolé des Francais; les Héros et les Bardes de l'Elisée ont repu son ombre immortelle cou- ronnée de gloire, servie par les génies, entourée des grands hommes de tous les siècles qui attendaient pour admirer leur maïtre. Napoléon est heureux et des fêtes éternelles occupent son ame active Pleurez pourtant Franpais pleurez sa dernière pensee vous bénitPleurez L'auguste Prince qui siège sur le tróne de Henri IY, ne comprimera pas vos larmes; Napoléon n'est plus votre maitremais il le futet le coeur du sage Louis gémirait de règner sur des ingrats Et moi, étranger a la France, compatriotc des Bourreaux de Napoléon, j'ai voulu jeter quelques fleurs sur ses cendres pour cacher l'opprobre de mon pays. C. P.

Tijdschriftenviewer Nederlands Militair Erfgoed

Almanak der Koninklijke Militaire Akademie | 1870 | | pagina 96