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malheureux lorsqu'on depend des autres. Cliacun passe
devant moi, sans daigner me regarder.
Pierre, [entrant] Tu te trompes, m'amietu te trompes
fort. II y a quelqu'uii qui te voit même dans ses rêves.
Minette. 'vivementEt quel-est cet homme?
Pierre. C'est moi.
Minette. Ah! ce n'est que toi.
Pierre. Tiens! tiens! ce n'est pas assezTu pensais que
personne ne voulait de toi et maintenant que je te prouve
le contraire, tu n'est pas encore contente.
Minette. Mais qu'est que tu es? Un simple laquais.
Pierre. Ehqu'est ce que tu es done toi même Rien
qu'une servante. T'imagines-tu done que les princes seront
amoureux de toi? Bah! tu dois être heureuse d'avoir un
bon chrétien pour mari. Mais laissons la ce discours.
Minette. Tu as l'imagination bien forte; tu te crois done
un bon Chretien.
Pierre. Tais-toi done, tu m'importuues. J'ai a te com-
muniquer un petit plan que j'ai formé. Nous sommes con-
venus que nous nous aimons, n'est ce pas?
Minette. Cel a se peut.
Pierre. J'en suis sur, moi. Eh bien, que penses tu de
nous marier le même jour que nos maitres? II est clair
que les deux Grognard sont rivaux et qu'un deux est aimé
de MUe Angéline.
Celui qui l'épousera ne pourra faire autrement que de
nous donner quelque chose et de cette manière, en nous
mariant, nous joindrons l'agréable a l'utile.