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d'un bataillon de chasseursuil bataillon du lier régiment, un du
2lome, un escadron et quatre pieces d'artillerie légere sous le com-
mandement du Coloiiel du régiment de chasseurslequel corps
devrait s'étendre sur différents points pour mieux observer
l'ennemi. Ce mouvement s'executa dans la nuit du 6 au 7.
L'ennemi paraissait avec des foi-ces considerableset les
divers renseignements qu'on avait eus en portaient le nombre
a huit mille Européens et sept mille Sipahisnon compris
les hommes détachés des équipages des vaisseaux et dont le
nombre n'était pas connu.
Je fus chargé du commandement de trois fortes redoutes,
en avant du front de la ligneet d'une petite batterie de
quatre pieces de dix huit, entre les redoutes N°s 1 et 2.
Je me rendis en conséquence a mon poste.
Les trois jours que les Anglais avaient alors passés au
bord de la merau milieu des marécagesleur avaient mois-
sonné plus de 150 hommesnon moins de 400 s'en trouvaient
attaqués et le surplus se trouvait plus au moins affecté par
les miasmes qui s'élèvent constamment de ces lieux malsains;
le Maréchal Daendels avait bien jugé que la nature l'aiderait
plus que l'art dans la defense de la colonie, c'est pourquoi
il avait fait établir les redoutes de Weltevreden afin de
laisser libres les bords de la mer et tenir l'ennemi en échec
dans eet asile de la mort.
Les 8 et 9 il n'y eut rien de nouveau; on compléta les
dispositions nécessaires pour attendre et recevoir l'ennemi.
Le 10, au point du jour, le poste de Weltevreden fut atta
qué par une forte colonne d'Anglais, tous Européensdeux
fois ils furent repousses par le feu de nos quatre pieces;
dans ces deux attaques ils perdirent plus de 300 hommeset
si a une troisième ils parvinrent a s'en emparer, ils ne le
durent qu'a leur immense supériorité, a la perte que nous
avions faite de tous nos canonnierset a l'impossibilité oil
nous fümes de retirer ces pièces; tous les chevaux de trait
ayant aussi été tuéspendant que nous perdions ainsi nos
canons. .Notre infanterie avait fait tout plier devant elle et
culbuter l'ennemi sur un bois impenetrable.