504 j'y fus invité de faire eonnaitre mon opinion, je m'exprimai en substance ainsi qu'il suit „J'ai, Messieurs! l'expérience de trente années de service; „elle me met en droit d'exprimer ici mon étonnement de la „manière dont je vois les esprits généralement disposés a faire ,1a guerre dans laquelle nous sommes engages. II ne devrait „échapper a aucun de nous que dans uil pays aussi malsain, „il sufïirait de harceler l'ennemi pour le faire bientót échouer ,dans son entreprise, persuadé que c'est la le seul plan qui „convient a notre situation. Je me démets volontiers du com- mandement distingué que Son Excellence m'avait confié pour „me livrer a un service plus utile. Je demande seulement „qu'il me soit permis de sortir cliaquc nuit avec un ou deux „régiments a l'effet de détruire les travaux de l'ennemi a rne- „sure qu'il cherclierait a se fortifier et l'empêcher de pouvoir „entreprendre l'offensif." Ma proposition ne fut point accueillie, elle trouva une constante opposition dans tous les membres du conseil, mais d'une manière plus marquée encore dans le Général Jamei. Je l'avoue, toutes ces objections m'atterrèrent, mais celle qui me surprit davantage fut celle que j'éprouvai du Grénéral Jumelil était si naturel d'attendre que les deux seuls chefs Frangais qui étaient dans la colonie s'accordassent en opinion sur des mesures qui ne pouvaient contribuer qu'a la gloire des armes de notre nation. Un séjour de II ans dans la colonie m'avait mis a même de connaitre le pays et la manière do diriger les Malais que plusieurs fois j'avais conduits a la vic- toire. Je voyais a regret que le plan qu'on adopterait allait cu- traincr notre perte. En effet, pendant cette funeste inaction et nos inutiles dé- libréations, l'ennemi employait cbaque moment a multiplier ses moyens d'attaque et prenait tranquillement toutes ses précautions. Nous agissions co mme si nous avions été paisi- bles dans nos foyers et ne songions point que nous étions en présence d'un ennemi actif et entreprenant. Ceqendant, le 21, a cinq lieures du matin, je fis monter

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Indisch Militair Tijdschrift | 1879 | | pagina 515