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de suite nos trois compagnies et les obligea de se retirer.
Cette attaque oil nous perdions 9 tués et 16 blesses, mais
qui causa a l'ennemi une perte beaucoup plus considerable,
fut faite par des noirs seulement et eontre des forces bien
supérieurestoutes composées A'Enropéens.
Cet événement mit dans tout son jour la faute que l'on avait
faite de lie pas suivre le projet que j'avais proposé la veille,
et laissa a l'armée le regret de ne l'avoir pas mis a exécu-
tion.
Le 23, au point du jour, nous commencames a faire jouer
nos batteries qui ne cessèrent de faire un feu terrible.
Je renouvelai de nouveau avec instance ma proposition d'une
sortieet ce jour la je fus plus heureux.
J'obtins pour cet efl'et deux bataillonset dans la nuit du
23 au 24 je me mis a leur tête et me dirigeai sur la gauche
de la batterie ennemie. II n'était. pas encore cinq heures
et le jour allait biehtót paraltre. J'occupai une position avan-
tageuse pour fondre sur l'ennemi a l'aurore. Quel fut mon éton-
nement lorsque, cinq minutes après mon arrivée, je vis un offi
cier, tout essouflé, venir a moi avec l'ordre de rentrer de suite
dans la ligne avec mes troupes, ce que j'effectuai a l'instant.
Souvent je me suis demandé quels motifs avaient pu diriger
ceux qui s'étaient ainsi opposes a mes desseins. Craignant
d'approfondir les sondes et menées qui traversaient toutes mes
démarches je ne m'informai nullement des raisons qui avaient
dicté le contre-ordre que l'on venait de me signifier.
Arrivé a mon poste, je m'appliquai pendant la nuit du 24
a réparer les dommages que le feu de l'ennemi avait causés
a mes batteries la veille. J'employai une grande partie des
sacs que je trouvai dans les magasinsen les faisant remplir
de terre et en formant un rempart partout oü il en était besoin.
Le 25 a buit heures du soir, le Gouverneur donna au Gé-
néral Jumel l'ordre de faire de suite les dispositions nécessai
res pour la défense et la sureté de nos lignes, de faire placer
ces troupes a leurs postes et de faire charger toutes les piè-
les a mitraille après la première décharge.
J'ignore si le Gouverneur avait eu quelques renseigne-