507 ments sur les mouvements que l'ennemi pouvait effectuer; il y avait lieu de croire qu'ayant établi des ouvrages pour nous inquiéter il ferait en sorte de s'en servir avec avantage, n'ayant d'ailleurs dans le moment d'autre occupation que de se ga- rantir de nos effortsses forces devaient être supposées reü nies sur ce seul point. Vers minuit, j'eus le plaisir de voir le Général Jumel venir prés de moi. Sa presence me suggéra d'abord l'idée qu'il vena.it partager mes dangers II entra dans ma cabane et s'as- sit, il resta dans cette attitude inactif jusqu'a quatre heures du matin taudis que mon devoir me portait a visiter constam- inent. tous mes postes. Le Gouverneur arriva alors sur les lieux et me demanda ou etait le General Jumelje l'informai qu'il était dans ma chambre. Soit que le General Jumel eut entendu la question du Gouverneur, soit que le bruit des chevaux l'eut fait sortir de sa lethargie, il parut de sui te devant Son Excellence, qui, eu l'appercevant lui demanda s il a.vait execute 1 ordre qu'il avait repu la veille. Sa répou- se fut telle que je vais la. rendre, elle est trop laconique pour I oublier et trop naïve pour en changer l'expression et trop sincere pour la dénaturer: „Non, pas encore, Monseigneur! mais a 1 instant cela va se faire.' Le silence du Gouverneur fut tres expressifchacun ensuite se retira pour remplir son devoir. Cinq heures sonnent et nos avant-postes isont attaqués. Lm bataillon placé hors la ligne pour protéger la redoute No oest aussi attaque inopinement, et n'a pas le temps de se mettre en ligne de bataille pour protéger le pont de bambou qui était pres et qu'on avait négligé de faire abat- trede sorte que les Anglais entrèrent pêle mêle avec nos soldats dans la ligne. Ici je ne veux me permettre aucune reflexion; la. vérité a dicté ce rapport et la vérité seule en fera tont le mérite. La haine ne saurait m'inspirer. Jamais je ne m'attribuerai le talent des autres ni ne croirai que je suis doué de plus de lumiere qu'eux. A Dieu ne plaise ainsi que je revèle ]eurs fautes et surtout celles de mes Chefs! En executant leurs ordres, j'ai rempli mon devoir.

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Indisch Militair Tijdschrift | 1879 | | pagina 518