508 Lorsque l'ennemi pénétrait dans notre camp toute notre armee se trouvait barraquéè au centre de la ligne. Les postes n'étaient gardés que par les gardes ordinaires placées aux différentes issues, et il ne leur eut pas été possible do s'opposer a la marche de l'ennemi sans exterminer notre ba- taillon qui entrait confusément avec les Anglais. 11 avait déja été observé que les forces de l'ennemi étaient de beaucoup supérieures aux nötres et chorcheraient a nous accabler par le nombre; il était done de prudence de détruire les ponts, raser la redoute No 3, et, si on voulait tenir un corps d'observation au dela du fossé, d'ordonner que sa retraite s'effectua par le pont qui était en arrière de la ligne le seul qui devait être conserve. L'ordre que le Gouverneur avait donné la veille n'ayant été ni communiqué a qui que ce soit, ni conséquemment mis a exécuter, i! ne nous restait pour toute ressource que les moyens de. désespoir que notre situation pouvait suggérer; il n'était plus possible de défendre en entier puisqu'on avait négligé de faire tomber les ponts et de mettre les regiments a leurs places, le long du canal, appelé le choloquane-, avec ces sages precautions nous aurions pu braver vingt mille hommes, de plus ayant l'avantage d'etre habitues au climat qui eut combattu pour nous et forcé les Anglais a. se désister de leur entreprise, s'ils n'avaient voulu tous périr. Lorsque je m'apercus que l'ennemi était entré dans nos lignes et qu'il se portait sur mes derrières, je rentrai dans ma redoute No 2 qui était la plus pres du lieu du combat. Je fis sauter le pont du fossé et en fermai solidement la bar rière avec vingt cinq soldats qu'on m'avait donnés la veille pour assistance aux artilleurs de ma batterie. Jeresolus dai- rêter le succès de l'ennemi, espérant par mes efforts donnei- li l'armée le temps do se rallier. Je montai sur le parapet et apercus un fort bataillon Anglais qui se dirigeait en colonne entre les redoutes Nos 1 et 2 pour attaquer deux de nos ba- taillons qui défendaient l'avant-front que l'ennemi tentait de forcer, ayant une grande quantité d'échelles, qui, quoique longues ne l'étaient pas suffisamment pour franchir le fossé.

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Indisch Militair Tijdschrift | 1879 | | pagina 519