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L'Espagne imitait la manoeuvre de ces bataillons qui, désespérant
de soutenir un choc, s'entr'ouvrent pour donner passage a remxemi, et
qui, se reformant derrière lui, font pleuvoir une grêle de coups, tandis
que la rapidité de sa course l'entraine. Or voila précisément ce qui
arrivait aux Fran§ais; ils étaient les maitres du lieu qu'ils occupaient
de la tête de la colonne au dernier rang; les ailes ne leur appartenaient
pas: on fuyait leur approche, on revenait a leur sortie; leur petit
nombre, compare a l'étendue du terrain qu'ils avaient a couvrir, ne leur
permettait pas de dépasser la ligne du Tage. II fallait qu ils fussent
toujours en mouvement pour s'opposer a un ennemi toujours vaincu,
mais toujours renaissant, toujours fuyant, mais aussi toujours present
partout. La commenca pour les troupes franjaises cette cruelle carrière
dans laquelle se trouve la cause veritable de leur destruction en Espagne.
Ce ne sont pas les combats qui lesont accablés, c'est la configuration montag-
neuse du pays, la difficulté des communications, l'isolement des habitations,
le défaut d'abris stirs, de subsistances assurées, les hostilités permanentes
de la population, l'inutilité des victoires et la continuité des courses a la
suite d'un ennemi qui ne paraissait que pour disparaitre. Le lion de la
fable mis aux abois par un moucheron donne l'idee des souffrances qu a
éprouvées l'armée francaise."
De Maarschalk Sucbet, die zulk eene groote rol in den oorlog in
Spanje heeft gespeeld, gaf in zijne gedenkschriften van de guerilla-
bencleii de navolgende beschrijving:
„Ces partis nombreux et répandus sur une si grande circonference,
commen§aient a opérer simultanément et de la meme maniere. Ils assas-
sinaient nos soldats isolés, souvent même nos détachements quand ils
étaient faibles ou quand ils se gardaient mal; ils intimidaient le pays,
tourmentaient nos partisans, foryaient les jeunes gens a rejoindre les
armées espagnoles, interceptaient les courriers, arrêtaient les convois et
empêchaient la rentree des contributions et des vivres. Al'approche de
nos troupes ces bandes s'éloignaient sans combattre, de sorte qu'elles
étaient partout ou nous n'étions pas et qu'elles ne pouvaient être attaquées
se'rieusement dans aucune position: il fallait les surprendre pour les atteindre,
ou seulement pour les voir."
Paul Louis Carrier, die als kapitein der Artillerie deel heeft ge
nomen aan den oorlog in Calabrië, liet ons in zijne verzamelde ge
schriften de volgende treffende schets na van de gevaren, waarin
eene troepenmacht tegenover eene guerilla kan komen
„Lorsque vous marcherezn'approchez pas des haies, évitez
les fossés, n'allez pas le long des vignes, tenez vous loin des bois, gardez
vous des buissons, des arbres, des taillis, et méfiez vous des herbes hautes,