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karige luitenantsgage de familie maandenlang onderhoudt, Louis'
studie leidt en bekostigt, en zich voor zijne familie de zwaarste
geldelijke ontberingen getroost. Hoe hij, tot macht gekomen, zijn
broers, die hem tegenwerken en ontrouw zijn, en ondanks hun
ernstige fouten, toch met de uiterste lankmoedigheid behandelt.
Maar hoe ook, niettegenstaande hun onderlinge geschillen, Lucien
hem in de moeilijke uren van den 18 Brumaire krachtig steunt,
als NAPOLÉON's toekomst op het spel staat; en hoe Jeröme de
eerste is die hem na Elba steunt, hoewel hij gebrouilleerd is met
NAPOLÉON, „et a Waterloo oü il est blessé au plus fort de la
„mêlee, partout, il prend une part courageuse aux efforts déses-
„pérés des plus fidèles compagnons de l'Empereur".
Het scherpst vind ik de verhouding tusschen NAPOLÉON en
zijn broeders wel getypeerd door Masson en hoewel het citaat
wat lang zal worden, acht ik het toch belangrijk genoeg om het
volledig weer te geven:
„Dans la tendresse de Napoléon vis-a-vis des siens, dans la perpé-
„tuelle indulgence qu'il accorde aux fautes les plus graves, dans les
„illusions qu il se fait sur le merite de ses frères, dans son ardeur a
„les pousser aux plus hautes places sans tenir compte d'autre chose
„que du sang qui les unit, ne sent—on pas le point faible de son esprit
„en même temps qu'un des cötés les plus séduisants de son coeur?
„Hs ne sont que par ce qu'il est; ils n'ont nul autre titre a faire valoir:
„ils n'ont rendu a la France aucun service; mais il les tient assez par
ticipants de lui, assez semblables a lui, pour qu'il les croie aptes a
tout. Ce n'est pas pour procurer des sinécures qu'il les produit; s'il
les considérait comme incapables, il leur procurerait quelque part' une
„citadelle d'Ajaccio a commander; il restreindrait, il atténuerait, il
„retarderait les faveurs dont on est prêt a les combler paree
„qu'ils sontses frères.- Mais nonil les estime égaux, sinon
„supérieurs a qui que ce soit et a l'air de penser que leur élévation
„est un appui pour sa fortune, et la grandeur qu'il leur prête un
„auxiliaire pour ses desseins.
„Eux regardent que ce qui leur vient par lui leur est dü: ils n'ont
„pas le moindre goüt de se reconnaitre ses obligés, pas la moindre
„idee de rapporter a lui ce qu'ils deviennent. Qu'on ne les pousse
„point: ils diraient qu'ils se sont faits d'eux-mêmes: cela est trés italien.
„Trois d'entre eux ont laissé des mémoires: Joseph n'y fait pas
„la moindre illusion aux démarches de Napoléon en sa faveur et
„n'attribue qu'a son propre mérite sa nomination a Parme et a Rome;
„Louis raconte que, dans la première campagne d'Italie, celle de l'an
„II, les Représentants du Peuple, sur l'opinion qu'ils ont prise de lui,
l'ont, malgré qu'il n'eüt que quinze ans, nommé capitaine d'artillerie
„et que c'est Napoléon qui, s'y opposant, a fait rapporter l'arrêté.
„Lucien trouve médiocre et insignifiant le poste de commissaire des
„guerres et loin de s'étonner qu'on l'y ait nommé, le déclare singuliè-
„rement inférieur a son mérite. Napoléon est le véhicule dont ils se
„sont servis, l'instrument qui leur a été nécessaire, un temps, pour se
„mettre en lumière; mais l'essor pris, ils comptent bien voler de leurs
„propres ailes et se passer de ses avis: chez certains, on sent dès lors
„la volonté de s'affranchir du joug, de la tutelle de ce frère utile, mais.
b Frédéric Masson. Napoléon et sa familie. Tome I, blz. 195.