„parient; créole qu'elle est, elle se laisse glisser, s'abandonne d'un mou vement las et charmant. D'ailleurs, si l'on se prête, l'on peut se „reprendre: dans la société oü elle vit, on rompt les mariages aussi „facilement presque que des liaisons; on choisit alors, parmi les noms „qu'on a portés celui qui sonne le mieux, et l'on n'est pas moins bien „accueillie paree qu'on pare un nom de raccroc d'un titre de ren contre. „Ce n'est pas a dire que Madame de Beauharnais ne soit capable, „lorsque son intérét est en jeu et qu'elle en a pris la notion, d'un plan „suivi, de roueries, d'habiletés, de combinaisons d'intrigues même „de deux ou trois ensemble. Elle excelle aux contre-vérités, et joue „des larmes en grande artiste; elle s'entend a rendre utiles les vanités, „les intéréts adverses, les passions ennemies; excelle a recueillir les „renseignements, ne négligé aucun détail et porte en sa marche vers „son but, a la fois une naïveté apparente, un air bonne femme oü se „trompent les plus avisés et cette hardiesse au mensonge qui, en „galanterie ccmme en politique, est le premier des dons. Elle sait même „être secrète, ces jours-la, queique la discretion soit d'ordinaire la „qualité qui lui manque et que, par nature, elle ait besoin de confidents. „Mais, ici, et a des moments comme ceux-ci, soit lassitude, soit „confiance en queique destinée qui l'entraïne, elle n'a pas en vue un „objet précis; son ambition n'est point éveillée, son coeur, d'ailleurs „banal, n'est point touché profondément: elle fait cela, comme elle „ferait autre chose, ou plutöt paree qu'elle n'a pas autre chose a faire. On a dit peut-être a-t-elle dit elle-même qu'elle épousait „Napoléon dans l'intérêt de ses enfants, pour leur donner un protecteur „et assurer leur avenir. Ce sont la des fables qu'on imagine après „coup et que le monde écoute par complaisance. Joséphine a toujours „été, sera toujours trop femme pour avoir le loisir d'être mère. Ses „enfants ont été pour elle des prétextes et des moyens, lorsqu'elle a pu „leur assignee un róle dans ses comédies et tirer de leur présence un „avantage. Autrement, elle s'en est embarassée le moins qu'elle a pu „et ne s'est occupée d'eux que lorsqu'elle n'avait point autre chose a „faire. En échange d'une affectuosité démonstrative et superficielle, „toujours subordonnée a ses intéréts ou a ses plaisirs, elle a constam- „ment re ju de ses enfants, ccmme un hommage qui lui était dü, les „témoignages d'une tendresse a la fois passionnée et protectrice, telle „que nombre d'enfants de jolie femme en éprouvent pour l'être faible, „charmant et toujours en faute qui est leur mère et qu'ils traitent un „peu comme leur enfant. C'est cela uniquement, c'est cette espèce de „divinisation de leur mère par Hortense et Eugène qui a donné l'illu- „sion que Joséphine avait été une mère." Masson, I, blz. 137 e.v. nu nog dit physieke beeldje van deze interessante vrouw „Des cheveux chatains d'une jolie qualité, peu fournis a la vérité, „mais cn est alors aux perruques blondes neigées d'un oeil de poudre; une peau assez brune, déja éraillée sur la figure, mais que lisse, „que blanchit, que rosit le fard; des dents déja mauvaises, mais qu'on „ne voit jamais, la bouche toute mignonne étant toujours fondue en „un sourire léger, trés doux, qui s'accorde avec la douceur infinie des „yeux aux longues paupières, aux trés longs cils, avec l'expression „tendre des traits, avec un son de voix si touchant que, pour l'entendre, „plus tard, dans les corridors, les domestiques s'arrêtaient. Et avec cela, „un petit nez fringant, léger, mobile, aux narines perpétuellement „battantes, un nez un peu relevé du bout, engageant et fripon, qui „provoque le désir.

Tijdschriftenviewer Nederlands Militair Erfgoed

Indisch Militair Tijdschrift | 1935 | | pagina 6