bijlage 23a. Zie pag. 296.
(Archives du Ministère de la Guerre, A I 1631, nr 13J.
GUISCARD AAN CHAM1LLART
Au camp de Deuren, ce 2 juillet 1703
M. Ie Marechal de Boufflers estant arivé vendredy 29e du mois dernier sur
les dix heures du soir au quartier du Prince de Tserclaes, M. Ie Marquis de
Bedmar et moy nous y rendismes incontinent. On y agita ce qu'il y avoit de
mieux a faire pour combattre l'ennemy avec vingt bataillons et vingt escadrons
que nous avions icy et treize escadrons et quinze eens grenadiers qui suivoient
Mond. Sr. Ie Marechal et qui ariverent sur les trois heures du matin. II falut les
laisser un peu reposer paree qu'ils venoient de faire onze lieues. On se disposa
cependant a marcher aux ennemis sur quatre colomnes, prenant la teste des
ruisseaux affin de les tourner et de tomber sur eux par leur gauche et par leurs
derieres, ce qui nous obligeoit de faire un tour de plus de quatre lieues.
Nous nous mismes en marche sur les huit heures et nous traversames la
bruiere jusqu'aupres du vilage de Kapelen sans savoir certainement si les ennemis
nous attendoient. Je m'avancay dans cette incertitude a la teste de la colonne
de la droite et entray dans led. vilage de Kapelen avec vingt dragons seulement;
le curé me dit que les ennemis etoient encore dans leur camp d'Ekren; je le
manday a M. le Marechal qui vint luy mesme et me donna le regiment de
dragons de Notaf des troupes de M. l'Electeur de Cologne. Je fis monter un
peu plus loin des gens au moulin d'hovene qui m'assurerent qu'ils voyoient les
ennemis dans un tres grand desordre. Je manday sur cela a M. le Marechal que
je le supliois de me faire soutenir et je fus joint incontinent par M. le Due
de Guiche avec les regiments de dragons du Roy, de Risbourg, de Chassonville
et un escadron de cavalerie de Oblestein des troupes de Cologne.
Nous montames sur la digue aud. vilage d'hovene d'ou nous reconnumes que
nous laissions les ennemis deriere nous; j'en informay M. le Marechal et le
priay de m'envoyer de l'infanterie. Nous nous avancames diligemmt sur la
mesme digue jusqu'aupres du vilage d'Orderen, que les ennemis occupoient par
un detachement de sept hommes par compagnie de toutes leurs troupes et quatre
pieces de canon. Nous nous retranchames sur la digue qui va dud. vilage au
fort de Lillo, ou on prit Mad. la Comtesse de Tilly, le tresorier de l'armée
ennemie et plusiers carosses et bagage.
M. le Marechal de Boufflers nous envoya bientot apres M. de Grimaldy
Marechal de camp avec six pieces de canon, la brigade de Deinse composée des
deux bataillons de Mortemar et le premier de Deinse, et celle de Westerlo
composée du second bataillon de Westerlo, du second de Vexin et du regiment
de Brias. Et comme je vis que les ennemis faisoient toujours filer des troupes
dans ledit vilage de Horderen par les bleds, que le gros de leurs troupes
paroissoit s'aprocher de ce costé la, et que je savois qu'a mesure qu'ils seroient
pressés par M. le Marechal de Boufflers et M. le Marquis de Bedmar ils n'auroient
d'autre ressource que de me venir forcer sur ladite digue de Lillo a la faveur
de ce vilage, je le fis attaquer par Mond. Sr de Grimaldy avec les deux brigades
d'infanterie. On y trouva une tres grande resistence; nous fumes repoussés et
les ennemis suivirent nos troupes jusque fort pres de nostre canon, lorsque
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