pourrois des miennes, pour aller charger encor une fois les ennemys, qui etoient desja sur quatre lignes, et qui s'etendoient a mesure qu'ils passoient. Comme j avois meslé des hataillons dans mes escadrons, nous rompimes a la gauche les trois premières lignes qui etoient devant nousce qui composoit nötre droitte que je ne veux pas nommer, prit ce temps la pour s'enfuir; la cavalerie de ma gauche se voyant abandonnée en fit de mesme, ce qui resta d'infanterie en plaine fut sacrifiée, et c'est alors que je manday a M. de Marsin de se retirer, et que j'envoyay ordre a l'infanterie du village par deux officiers generaux 1 un apres l'autre de se retirer a la faveur d'une ligne de cavalerie que j'avois formée derrière led. village. Les ennemys s'etoient arretez a une demie portee de canon de nous, et ne songeoient pas a poursuivre, mais par malheur aucun des deux officiers genx dont j'ay parlé cy dessus n'arriverent au village, et celuy qui commandoit la gauche de la ligne de cavalerie dont je viens de par Ier, ayant faict un mouvement tres mal a propos, ce qui etoit derrière luy s'enfuit, et tout le reste suivit eet exemple; je pris le party de me jetter dans le village, mais les ennemys'voiant tout rompu, et s'etant débandé sur nous, me prirent avant que j'y puisse entrer. Le village se deffendit encor deux heures, et tout le monde est si informé de la capitulation qu'il fit après, que je m'epargneray la douleur de la repeter, et je diray simplement qu'ayant eté attaqué par toutes les forces des ennemys, par leurs meilleures troupes, et au double de ce que j'en avois, j'aurois soutenu Taction si la cavalerie de ma droitte avoit fait son devoir, et si M. de Marsin m'eust soutenu par m'envoyer les troupes qu'il avoit de trop, ou s'il eut pris le party de rompre la droitte des ennemys que commandoit le prince Eugène, affin de prendre leur armée en flanc, et de me dégager par la. Comme j'étois pris, et beaucoup d'officiers generaux de l'armée avec moy, je ne puis donner aucun eclaircissement veritable de ce qui s'etoit passé, et ce qui s etoit (sauve) ayant interrest a se justifier, tres mal informés du faict, apres estre revenus en France conterent ce qu'ils voulurent sans qu'on put les contre- dire, il n est plus temps de desabuser le public sur les details que vingt trois ans ont fait oublier mais je diray simplement deux choses, l'une pour affirmer que M. de Marsin et moy roullions quand TElecteur y etoit, et il y etoit ce jour la, et que par consequent il est faux que je commandasse l'armée, l'autre qu'il ne 1 est pas moins qu'il y eut une intervalle entre les troupes de M. de Marsin et les miennes, les quelles positivement se joignoient ainsy qu'elles ont coutume de se joindre dans un ordre de bataille ordinaire. 7

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NIMH | 1956 | | pagina 796