bijlage 9. Zie hoofdstuk IV. VILLEROY AAN DEN KONING KAMP TE VILVOORDE 24 MEI 1706 (Archs. Nats., Guerre Ai, 1936, Nr. 210) Je ne pus avoir l'honneur hier d'informer Vostre Majesté de la malheureuse journée du 23., paree que l'armée se mit en mouvement a la pointe du jour, que les dispositions et le combat durerent jusques a six heures et demye du soir, et que nous marchames toute la nuit pour nous retirer a Louvain, le comman- cement de nostre retraitte en bon ordre, mais la fin en grande confusion. J'eus l'honneur de rendre compte a Vostre Majesté le 21. de la situation de son armée, et du séjour que celle des ennemis avoit fait a Borchloo. Je fus averty le soir du 20e, que les ennemis nous scachant au camp d'Heylesem et ne pouvant exécuter leur premier projet de venir a Louvain ils avoient pris la resolution de s'avancer sur la grande chaussée pour se poster avant nous sur la Méhaigne, et se placer sur nostre flanc droit. Du bois de Chapiavaux qui terminoit nostre droite il n'y avoit que trois heures et demye pour gaigner la Mehaigne vis a vis de Taviers. Le 20e j'avois envoyé reconnoistre la marche et le poste, le 21j'y fus moy mesme; je trouvay la marche fort ouverte, et le poste tres bon, n'y ayant qu'un travers de pays par ou les ennemis pouvoient venir a nous, depuis Ramilly jusques a Taviers, qui n'a qu'un quart de lieue d'estendue; tout le reste du front du camp couvert par des ravines, et plusieurs branches de petits ruisseaux qui forment la petite Geette. Dans cette situation je barrois tout le pays, et necessitois les ennemis a combatre s'ils vouloient marcher plus en avant, persuade comme je l'estois qu'il falloit combattre estant placé avanta- geusement, et Vostre Majesté m'ayant marqué par ses dernieres lettres qu'il falloit agir offensivement. J'envoyay le 2 1au soir le Due de Villeroy a l'Elec- teur qui arrivoit ce soir la mesme a Tirlemont pour luy expliquer le projet de marche que j'avois fait pour le 23, dans la veüe de barrer ce paijs aux ennemis pour les obliger a combattre; il aprouva tout ce que je luy fis dire, et me manda qu'il me joindroit de bon matin le lendemain dans la marche. Sans attendre de scavoir si les ennemis s'estoient mis en mouvement le 23. comm' ils estoient venu camper la gauche a Curtis, qui les éloignoit tout a fait de Leauw, et par consequent de nostre gauche, je me resolus de me mettre en marche le 23 au matin pour m'alonger sur ma droite, a fin d'estre a portée de gaigner la Mehaigne a Taviers avant que les ennemis y püssent estre. A deux heures du soir j'apris dans la marche que les ennemis s'estoient mis en mouve ment, et qu'ils avanceoient a grand pas sur Mierdorp qui estoit la grande route pour venir sur la Mehaigne. En arrivant sur la hauteur de Ramilly nous commen- cames a découvrir leurs colonnes qui descendoient de Mierdorp sur la Boneff. Dans ce temps la, l'Electeur arriva; il trouva le champ de bataille tres avanta- geux. L'on placea l'armée comme j'ay eu l'honneur de l'expliquer; nous occu- pames le village de Ramilly qui estoit fort pres de la ligne; l'on y placea cinq battaillons, et quatre derriere pour les soustenir et la ligne d'infanterie un peu plus reculée. Comme l'on s'apercevoit que les ennemis vouloient faire leur effort de ce costé la, outre les deux lignes de cavalerie qui formoit l'aisle droite, l'on en forma une troisiesme de cinq regiments de dragons et Ton mit encore Thoulouse et le regt. du Royal Estranger entre les deux lignes de cavalerie pour fortiffier nostre droite. II y avoit un petit marais impraticable entre nostre 741

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NIMH | 1959 | | pagina 783