vilage et des environs, qui poussant quelques escadrons devant elle, obligerent
les battaillons surpris de se retirer avec precipitation, jusquau ravin etau petit
boison tascha de les y rallier et quelques uns firent ferme et tirerent sur les
ennemis, mais voiant qu'ils s'estendoint pour les envelopper et que le ravin
auroit rendu leur retraitte difficile et presque impossible, des que l'ennemi l'au-
roit tourné, ils ne songerent plus qu'a le passer et a se joindre au reste de l'armee,
sans que tous nos efforts pussent les contenir, car j'ose asseurer Vostre Ma-
jeste que tous les officiers y ont fait leur devoir et qu'en mon particulier je ne
m'y suis point espargné.
Le regiment a fait une perte tres considerable dans cette occasion et a laissé
beaucoup de prisonniers, qui s'estant (retiré) dans le bois pour y faire ferme
y ont esté enveloppes. Voila Sire comme la chose s'est passee au naturel, je
(n'avance) rien a Vostre Majesté qui ne soit veritable (et) dont Mr de Grimaldy
qui nous commandoit n'aye (de) tesmoins.
Nous avons perdu dans cette occasion six capitaines et huit subalternes dont
la pluspart sont prisonniers. (A) l'egard des soldats, quoyqu'il en manque un tres
grand nombre je ne puis pas dire encore precisement a Vostre Majesté a quoy il
se monte, parce que la fatigue de la retraite en a fait rester plusieurs en chemin
qui nous rejoignent a tout moment.
Je ne puis me consoler Sire d'estre obligé de faire a Vostre Majesté le destail
dune avanture si peu convenable (au) regiment, mais je puis l'asseurer qu'elle
est bien plus mal(heureuse) qu'elle n'est comdamnable, et que je ne l'ay jamais
trouvé de si bonne volonté et si plein d'envie de bien faire que ce jour la, si on
l'avoit employé a quelque chose.
Tout ce qui y reste Sire seroit bien fasché d'avoir (parvenu) un moment a cette
disgrace si elle estoit suivie d'aucune impression desavantageuse de la part de
Vostre Majesté contre son regiment et qu'elle put diminuer son estime; per-
sonne Sire ne le sent plus vivement que moy qui ay l'honneur d'estre avec
un tres profond respect de Vostre Majesté.
Sire,
Le tres humble tres fidel
et tres obeissant sujet et serviteur
Dubarail
Au camp sous bruxelles, le 2$ may
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