bijlage 13. Zie hoofdstuk IV. GUISCARD AAN CHAMILLART (Arch. Nats., Guerre A 1, 1937, Nr. 269) Doornik 26 Juni 1706 Je croiois Monseigneur que la conduitte que j'ay tenue dans la battaille que nous avons perdue me mettroit avec un peu de temps au dessus des mauvais discours, que de tres malhonnestes gens ont repandus dans le public, mais sachant que vous aves fait connoitre que vous n'estes pas persuadé que j'y aie rempli tous mes devoirs je ne puis me dispenser de vous informer exactement de ce qui a roulé sur moy dans cette malheureuse journée et de la manniere dont je m'en suis aquitté. Peu de temps apres que nous fusmes en battaille les ennemis firent couler le long de la Mehagne plusieurs battaillons soutenus d'une colonne de dragons, qui fermoit leur gauche et se mirent en état d'attaquer l'infanterie que Mr. de la Motte brigadier avoit postée par l'ordre de Mr. le marechal de Villeroy dans l'endroit ou le petit marais au quel nous etions appuiés, entre dans cette riviere cinq ou six cent pas au dessous du chateau de Taviers. J'envoiay d'abord des aydes de camp et je priay M. de Leurs et M. de Segonsac d'aller eux mesmes pour faire avancer diligemment d'autre infanterie; je fis cependant mettre pied a (terre) a trois des cinq regimens de dragons, qui etoient derriere la seconde ligne, mais ils furent repoussés de meme que deux battaillons que M. de Nonan conduisit. Pendant ce combat les ennemis s'avancerent a portee de nous sur quatre lignes en se serrant tellement sur leur gauche pour eviter le feu du village de Ramillies, qu'ils ne laisserent aucuns intervalles entre leurs escadrons, et comme leur infanterie qui achevoit de deposter la nostre alloit tourner son feu sur la droitte de la maison du Roy je jugeay avec raison qu'il n'y avoit pas un moment a perdre pour les charger et nous le fismes avec tout l'ordre possible. Je fis serrer en marchant nos escadrons sur leur droitte afin de diminuer nos intervallesles ennemis firent la moitié du cheminon se joignit, et on com- battoit a coups de sabre et d'epée pour se penetrer lorsque les escadrons des ennemis, qui se trouverent opposés a nos intervalles s'y jetterent brusquement et nous attaquerent en flanc et par derriere. La seconde qui devoit les charger et nous soutenir prit d'abord la fuitte et nous fusmes emportés pesle mesle avec les ennemis jusqu'au dela de la tombe d'Ottemont sans voir aucune troupe qui nous donnat le moien de nous rallier. La gauche de la maison du Roy tint plus longtempsles regiments de Courcillon et de Cano debordoient la droitte des ennemis qui comme je l'ay remarqué, s'estoient reserrés sur leur gauche pour eviter le feu du village et ils les chargerent en flanc fort a propos. D'ailleurs M. le marquis de Liancourt n'ayant pü placer en premiere ligne les brigades de Mimeur et de Nill toutes entieres a cause qu'une partie se seroit trouvée derriere le village de Ramillies, en avoit porté six escadrons derriere luy en seconde ligne et la brigade de Bar en servit de troisième paree qu'elle demeura ferme lorsque les Regimens qui etoient a sa droitte prirent la fuitte. Quand a moy Monseigneur je trouvay dabord au dela de la tombe d'Otte mont M. de Champiseau, qui quoyque blessé m'aida avec M. d'Aubusson a rallier trois ou quatre troupes de tout ce qui voulut nous suivre avec lesquelles 749

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NIMH | 1959 | | pagina 791