15° nous rejoignismes l'Electeur et M. Ie mal. de Villeroy; je demeuray en suitte a l'arriere garde avec la maison du Roy; tout le monde m'y a vue et a eté temoin que je me suis donné une peine infinie pour arreter le désordre, qui arriva dans nostre retraitte par la fuitte de la pluspart de la cavallerie de la gauche qui traversa nostre infanterie. Je passay avec la maison du Roy le défilé de Ju- doigne souveraine (sic) au dela duquel les ennemis ne nous presserent plus et j'arrivay au jour a la porte de Louvain ou M. d'Aubusson me fit aider par ces gens parce que j'estois tout a fait accablé de fatigue et d'une fievre qui m'a duré plusieurs joursjamais la conduitte d'un officier general n'a eté plus éclairie que Ia mienne la esté dans l'occasion dont il s'agist. Vous estes Monseigneur le ministre de la guerre; c'est de vous dont les offi ciers qui ont fait leur devoir doivent attendre la protection de mesme que vous devez poursuivre la punition de ceux qui y ont manqué. II est bien dur d'estre oblige d'entrer dans une justification odieuse apres trente cinq années de ser vice et plusieurs actions distinguées, et de me trouver reduit, n'ayant rien a me reprocher, a vous demander comme une grace de me rendre justice par un examen dans lequel vous trouverés certainement qu'il en faut beaucoup que des gens qui se sont vantés quand tout a eté fini ayent fait dans Taction ce qu'ils ont voulu s'attribuer aux dépens de ceux qui ont fait leur devoir avec la droiture et la modestie qui conviennent aux honnestes gens; j'ose mème vous dire qu'il est de l'intérest de tout le monde que ces différens caractères soient connus et c'est ce que j 'attends de vous avec confiance, vous supliant Monseigneur deme croire avec le respect que je dois Vostre tres humble et tres obeissant serviteur P. Guiscard

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NIMH | 1959 | | pagina 792