bijlage 14. Zie hoofdstuk IV. D'ARTAIGNAN AAN CHAMILLART (Arch. Nats. Guerre A 1, 1937, Nr. 148) Valenciennes 14 Juni 1706 Monseigneur, Je vous avoue que je suis piqué de tous les discours qu'on me mande qu'on fait a Paris et a la cour, ou tous les officiers generaux sont mis dans un même catalogue pour avoir fuyil ne m'apartient pas de parler ce qui s'est passé ou je n'étois pas. Je croy que chacun y a fait son devoir; je S9ais seulement que si de ceux de l'infanterie quelqu'un a bien fait, je dois etre nommé. Car hors quel- ques bataillons qui etoient au village de Tavier que je n'ay point vue mon poste etant a l'infanterie, j'ay eu un quarente battaillons pour tesmoins que j'ay fait charger et marché a leur teste, dont est la brigade des gardes; que lorsque les ennemis eurent ataqué le village de Rameillies, ou j'avois eu ordre de metre 13 bataillons d'abordcomme l'attaque fut vive, ils furent percéz, et les ennemis se rendoient maitres du village. Comme j'etois derriere a la teste de picardie je r'ataquay ce vilage avec Picardie, Gondrain, Clare, Royal italien, Alzace, Sourches et Bellesunce. J'en chassay les ennemis par une action fort vive, et comme j'en fus le maitre, je vis que la cavallerie des ennemis s'avan^oit sur le flanc du même village, et que la ligne d'infanterie des ennemis s'avanyoit vers la brigade des gardes et commen- yoit a passer un marais qui nous separoit; je vis que si je laissois avancer cette ligne d'infanterie encore 200 pas je ne serois plus le maitre de retirer les batail lons du village, ce qui m'obligea a aller a la brigade des gardes, ou je trouvay M. le due de Guiche a quy je dis de marcher et qu'il falloit empêcher que les ennemis n'avanfassent sur nous, et en même tems cette brigade marcha, luy a la teste d'un coté et moy a l'autre, et en marchant j'envoyay ordre au village que les bataillons en sortissent, et vinssent se metre derrier les gardestout cela fut executé; nous batimes l'infanterie des ennemis, nous les repoussames avec les gardes au dela du marais, et je ne pü jamais arêter l'ardeur des gardessur le bord du marais ils passerent malgré moy, ou ils trouverent des troupes fraiches qui les ramenerent tout aussy vite qu'ils y avoient eté; ou ne trouvant plus que de la cavalerie ennemie derriere nous nous primes le party de nous retirer, et marcher avec tous nos bataillons que j'avois retiré du village. Dans la retraite qui fut asses en desordre (Jugés en Monseigneur n'ayant plus de cavallerie) je fis de mon mieux; il n'y a qu'a demander a l'infanterie sy je m'y suis montré, et quelque cavallerie de la notre fut bien heureuse de ce que le comte de la Mark et moy fismes arester les bataillons de la Mark, Monroux et quelqu'autre battaillon pour arester la cavalerie des ennemis qui poursuivoyent la notre vivement, et ensuite avec 7 ou 8 bataillons je fis la retraite de ce costé la, et fis passer la Gette a plus de 18 ou 20 escadrons qui etoient avec le mar.al d'Arcot, qui me dit a l'oreille qu'il valloit mieux sacrifier ces bataillons pour sauver cette cavalerie; je luy dis Monsieur, retirés la cavalerie, je vous en donneray le tems en faisant ferme icy et je sauveray encore mieux l'infanterie, ce que je fis apres que le marechal eut passé la Gette avec cette chere cavalerie. Voila Monseigneur ce qui me regarde et tous les temoins de ma conduite que je veus avoir; je suis obligé de vous dire que Sa Majesté doit etre fort contente d'environ 40 bataillons qui ont chargé dont je suis bon témoin; tout le reste de 7 S*

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NIMH | 1959 | | pagina 793