774 bijlage 30. Zie pag. 2l£. OPINION DU COMTE DE PETERBOROW DANS LE CONSEIL DE GUERRE 4 JANVIER 1706/7 (Heinsius Arch. 2237) Pour Ia reputation des troupes et le credit des Generaux les entreprises offensives font beaucoup d'eclat, mais souvent pour les interests publics la defensive est plus utile. Les circonstances requierent des efforts vigoureux dans l'ltalie ou l'Espagne; dans l'Espagne la defensive nous assure la courone d'Aragon, mais les troupes d'ltalie peuvent seulement donner le coup mortal, c'est a dire entrer dans la France. On ne peut point douter, si les francois abandonent leurs esperances pour l'ltalie, que les grandes forces dans ce paijs-la seront utilement emploijée par le Due de Savoije et le Prince Eugene. On ne peut point donner des opinions positives sans savoir l'état de la flotte; sans une puissance maritime pour le soutenir la meilleure disposition dans l'ltalie est inutile et en ce cas on doit tout risquer en Espagne, puisque la guerre y est d'une depence inconcevable pour les Allies. Mais par la campagne passée on voit la difficulté de faire subsister des armées particulierement dans la Castille et qu'il est bien dangereux de mettre le tout a passer a Madrid devant une armée superieure en cavallerie. II faut passer le Tage devant l'ennemij sans pontons et avec des preparacions fort mediocres pour une telle entreprise. Les precipices de cette rivière sont des fortifications naturelles; si de la part d'Aranjuez il ij a des plaines, dans ces situations il est presque impossible de passer devant une armée en bataille sans l'assistance d'une trés grande artillerie et il est trés facile a une cavallerie nombreuse d'empêcher les provisions necessaires dans un pais, qui n'est point abondant. Si on marche avec les troupes pour avancer dans la Castille vers Madrid, sans les precautions necessaires pour la defence de la Cattalogne, il faut ou gagner Madrid, ou tout perdre. On peut douter si la prise de Madrid (sans detruire l'armée ennemie) avec la perte de Catalogne peut estre decisive, mais la perte de Catalogne paroit indubitable si les places ne sont point mieux pourveues et fortifiée et si on n'envoije point des troupes dans la Catalogne ou dans les parties de l'Aragon proche de la frontière, qui peuvent servir en mesme temps pour embarasser les secours de la France et pour soutenir les places fortifiée de la Catalogne. Si on peut esperer une force maritime superieure de bonheure dans ces mers, il ne paroit aucune necessité pour des mesures téméraires et la moindre dis grace ou les grandes fatigues peuvent donner a nos troupes l'humeur de deserter et les ennemijs doivent leur en donner toutes les facilitez, quand ils seront dans une situation a propos pour se sauver. Sur tout la defence de la Catalogne paroit necessaire. Les intelligences assurent que des troupes nombreuses viennent dans la Roussillon et qu'on forme des magazins trés grands de ce cöté-la, aussi bien pour les amunitions de guerre que les provisions pour l'infanterie et cavallerie. Enfin on ne peut offrir des meilleurs avis sur ce sujet, que les opinions du Due

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NIMH | 1959 | | pagina 816