bijlage 46. Zie pag. 468.
GOSLINGA AAN HEINSIUS
(Heins. arch. 1402)
Tournay 19 Aug. 1709
Monsieur,
Je viens de recevoir celle du 17, dont vous aves bien voulu m'honorer. Je
prevois, comme vous, qu'arive ce qui voudra, il nous faudra pour peu de temps
continuer la guerre en Espagne; je suis ccmme par le passé persuadé que le Roi
de France ne peut pas conduire son petit fils comme il veut, mais de l'autre coté
crois je, que si la France execute tout de bon le reste des articles preliminaires,
nous viendrons aisement a bout des Espagnols; le desespoir de l'un coté de se
voir abandonnés, et de l'autre coté la certitude de la conservation de la monar
chie en son entier, faira prendre a bien des Espagnols des mesures qui nous en
faciliteront la reduction. Je suis done entierement persuadé, que moyennant la
cession des trois places en Flandre, en sequestre exproprieté, comme Valencien-
ne, Douai et Aire, nous pourrons et devrons renoncer au 37 article, car d'en
demander en Espagne, e'est a mon avis demander 1'impossible. Pour le reste
des articles preliminaires je pose en fait qu'elle nous les accordera.
Voila mes petites pensées; j'en y adjouterai plus rien, si ce n'est que je vous
prie et conjure de finir l'affaire aussy vite qu'il sera possible; vous en scaves les
raisonson a beau faire le fier, notre impuissance éclate partout et eclatera bien
d'avantage; si nous devons continuer, croyes moi, il nous est impossible de plus
fournir aux frais immenses. Les Princes seront point du tout coupables; il faut
que les Francois agissent de mauvaise foi, ou que l'un ou l'autre parti, et peut
etre touts deux aient eté abusés par les deux agens.
Je suis avec une profonde veneration
(etc.).
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