bijlage jo. Zie pag. J38. GOSLINGA AAN HEINSIUS (Heinsius-archief 1402) Monsieur, Au Camp de Mons, le 13 Sept. 1709 II ne s est, depuis mon billet d'avant hier, rien passé de consideration. L'ennemis s'est retire vers la brune par trois differents endroits avec precipita tion; il campe astur derriere Quesnoi. Sa perte selon le rapport des prison- niers et deserteurs doit etre tres considerable; la notre, particulierement dans notre pauvre infanterie, est plus grande que vous ne scauries croire. On tarde expres d'en faire la liste; pour les prisonniers, il n'y a pas que des blessés; il est impossible d'en scavoir le nombre. Nous avons pris de notre coté, ou plutot les Francois nous ont abandonnés dix pieces de canonpour les drapeaux, on en a pris et perdu. Enfin, monsieur, la journée a eté tres sanglante, disputée pendant six heures avec plus d opiniatrete et plus douteuse que je ne scaurois vous ecrire. Les Princes et genereaux qui virent hier le champ de bataille a la gauche etoient saisis d'horreur de voir nos gens etendus contre le retranchement et dedans en rangs comme ils avoient combatus. Tout le monde admiroit la fermeté de nos braves gens, qui avec la moitié du nombre des batt. qu'avoient les ennemis les ont attaques et forces dans des retranchements aussy forts; mais consideres, je vous prie Monsieur, que cette tant brave infanterie, delabrée et ruinée qu'elle est, ne se remettra jamais, si les Provinces dans cette rencontre ne s'en remettent aux choix des généraux et officiers pour remplir les places vacantes. Aussy cher que vous est le salut de la patrie, tenes y, je vous en conjure, les mains. Le com te de Tilly en formera de l'avis des généreaux et colloneles une listefaites en cette occasion un effort pour la faire aprouver. Je vous recommande le brigadier Douglas mortellement blessé, pour un des regiments vacants de Hebburn et Tullebardin, tous deux tués. Songes aussy au pauvre, mais bien brave lieutenant Renaud, autrefois aide de camp du Veldtmarschalck, pour une compagnie aux gardesil y en a plusieurs vacants je vous recommande aussy un certain du Rieu, lieutenant dans le meme corps enfin Monsieur, empesches que personne ne souffre injustice. Spar aussy bien que Weck sont mortellement blessés; ils ont fait voir tous deux qu'ils sont de braves gens; souvenes vous d'eux en temps et lieu. Comme la pluspart de nos regiments sont tres delabrés et qu'il faut pour- tant profiter au possible de la victoire, nous sommes resolus de tirer 14 batt. de ceux qui avoient ordre de servir des guarnisonsnous envoyerons les plus foibles des ruinés en guarnisonsi apres cela on pouroit faire un effort de tirer encore quelques au tres des Provinces, ce la ne fairoit qu'un tres bon effet, car quoique notre armée ait bien souferte, elle est victorieuse. Dieu veulle que ce coup hardi au dela de 1 imagination frappe tellement les ennemis qu'ils viennent a la fin nous offrir une paix scure et glorieuse. II ne nous convient pas d'hazarder tout de fois notre republiqueil y a eu bien des moments que je la croyois au bord du precipice, mais le bon Dieu l'a guarantis, au prix pourtant d'un fleuve de sangh repandu par les plus braves gens du monde. Je suis avec bien de la veneration Monsieur, Votre tres humble et tres obeissant serviteur S. v. Goslinga Je vous recommande Cambel, Majoor de Tullibardine, pour le regiment de son colonel. On a pris quinse pieces de canon. 800

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NIMH | 1959 | | pagina 842