bijlage ^i.Ziepag. 539. GOSLINGA AAN HEINSIUS (Heins.-Arch. 1402) Monsieur, Au Camp de Mons, le 17 de Sept. 1709 Vous demandes par votre derniere qu'elles peuvent etre les veues de nos généreaux. Vous aurez compris par la mienne du 16 que nous serons tres contents si nous finissons la campagne par la prise de Mons. En effet, est ce peu de chose, prendre deux des plus fortes places de 1'Europe, et gagner une batalle des plus opiniatres et sanglantes qui se sont jamais données? II paroit pourtant corame si vous croyies que cela ne suffit pas, et que nous devrions marcher droit a Paris. En verité Monsieur, permettes-moi de le dire, on ne marche pas avec une armee sans pain, comme un voyageur qui est sur de trouver sa gite, outre que ce seroit une extragance (sic) de s'avancer dans le paix en laissant derriere soi tant de places fortes. Bornes done vos voeux a la prise de cette ville, et rendons apres des graces au Tout Puissant. Vous ne me paries plus dans aucune des votres un seul mot de la paix; n'y songe on plus? Je soupire tousjours, je vous le dis franchement, apres ellela victoire sanglante, au lieu de nous rendre insolents, nous doit plutot humilierces torrents de sangh cretien repandus me font horreuril est temps d'en arretter le cours. Qu'un petit interest, peut etre trés incertain, ne nous atire pas la colère de Dieuil peut se lasser de benir nos armesce qu'on a desja veu, et voit continuellement devant soi, fait fremir d'horreur et en meme temps d'aprehension de quelque catastrophe, qui precipite la Republique du faite de la grandeur dans un abisme affreux de malheurs et des miseres. Vola, contre ma coutume, bien de la morale. Elle n'est que trop fondee; je vous prie d'y refleschir, et de prendre des conseils qui nous mettent par une prompte paix a l'abri des malheurs qui pouroient survenir. Les affaires d'Espagne, a ce qu'on me dit, vont si mal qu a moins d un prompt remède, le Roi Charles est perdu. Vous scaves que je l'ai tousjours predit; ac- cordons done plutot quelque chose au Roi Philippe que de perdre tout. Je vous manderai par un P.S. ce que je pourai aprendre des mouvements des ennemis, qui sont a Quesnoi. Je ne crois pas qu'il s'y fut aretté si nos Princes eussent trouvé a propos de les poursuivre le jour de la batalle. Hompesch qui a fait tres bien son devoir, demandoit avec empressement de les poursuivre, et de tomber sur leur infanterie de la droite qui se retiroit par la campagne; je les pressois meme la dessus, mais ils ne le trouvoient pas a propos. Au reste il faut leur rendre a tous deux la justice de dire qu'ils ont témogne dans cette hasardeuse et cruelle batalle toute la prudence, sanghfroid et fermeté qu'on eut pu desirer. La blessure du Prince de Savoye n'est rienle Ducq depuis deux jours se porte mal. Permettes que je vous demande, pourquoi vous ne repondes pas un mot au sujet de Dedem; dites moi je vous en prie s'il a quelque chose a esperer. Spar ne peut il plus aspirer au Generalat de l'artillerie? II la merite; je ne crois pas du moins que dans cette rencontre on veulle donner des recompenses aux etrangers, qui sont dues au sangh que nos propres gens ont repandus. Ayes la bonté de me répondre un mot, et ne garde pas tousjours un silence qui ne s'accorde nullement avec les assurances que vous m'avez donné plus d'une fois de votre bienveullance et amitié. Je suis avec bien de la sincerité, Monsieur, Votre Tout Acquis S. v. Goslinga 801

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NIMH | 1959 | | pagina 843