107 SOMMAIRE Ce livre, qui fait partie de l'oeuvre de l'Etat-Major néerlandais intitulée: „Les combats sur le territoire néerlandais durant la Deuxième Guerre Mondiale", donne une description des événements de guerre dans la position fortifiée de Den Helder et aux alentours durant l'invasion allemande des Pays-Bas en mai 1940. La ville de Den Helder, dont la position fortifiée prend son nom, est un port de guerre situé sur le point le plus septentrional de la province de la Hollande septentrionale. Elle constituait la base la plus importante de la Marine Royale et était entourée d'eau de trois cötés. Le commandement comportait la défense de la tête de la Hollande septentrionale, des iles des Wad den, des passes, de la digue de cloture du Lac d'Yssel et d'une position de retraite, couvrant l'accès de la digue. Par conséquent la défense était confiée a des forces navales et terrestres sous les ordres d'un contre-amiral. Dans la tête de la Hollande septentrionale on distinguait un front cötier et un front terrestre; le dernier était occupé dès le 11 mai. Les iles des Wadden avaient une garnison militaire limitée. Les passes étaient barrées par des mines surveillées par des unités de la marine et des batteries cótières. La digue de cloture du Lac d'Yssel constituait une voie d'accès menant de la Frise a la Hollande septentrionale. Elle était défendue par deux groupes de casemates trés modernes, situées sur les emplacements des écluses de Kornwerderzand sur la partie est de la digue et de Den Oever, au point oüla digue atteint l'ancienne ile de Wieringen. La position de retraite, couvrant l'accès de la digue, était dénommée la position de Wons, d'après le petit village de Wons. Elle servait a donner aux troupes, effectuant une retraite des provinces de Frise, de Groningue et de Drenthe, l'occasion de se replier vers la Hollande septentrionale. La garnison se composait d'un bataillon dont les efïectifs furent doublés par les unités battant en retraite. Sur le continent et sur l'ïle de Texel se trouvaient trois aérodromes destinés a l'instruction d'avia- teurs; sur l'un d'eux se trouvait toutefois un groupement d'avions de chasse qui n'était pas sous les ordres du commandant de la position. Ce groupement dut quitter la position le 11 mai de grand matin. Dans le „lac de Wieringen" (la partie desséchée du Lac d'Yssel) se trouvaient deux aérodromes auxiliaires, sur l'un desquels on avait, pendant les jours de guerre, stationné temporairement un groupement d'avions de reconnaissance. Lorsque, le 10 mai 1940 a 3 h. 40, l'ennemi déclencha son coup de main en parachutant des mines magnétiques dans les passes, la position était déja en état d'alerte. Des aérodromes furent bombar- dés; l'artillerie antiaérienne ouvrit le feu; des combats aériens se produisirent. L'état d'alerte de la position fut intensifié jusqu'au plus haut degré; entre autres on efïectua des inondations étendues. Entretemps la Ire Division de cavalerie allemande, appuyée entre autres par un train blindé, avait envahi les provinces de Groningue et de Drenthe; les troupes néerlandaises qui s'y trouvaient avaient été obligées a se replierplus tard elles occupèrent le front terrestre dans la tête de la Hollande septentrionale et la cöte prés de Den Oever. La position fortifiée de Wons, se composant de fortifications de campagne et n'ayant aucun appui d'avions ou d'artillerie, fut attaquée et dut être évacuée le 12 mai. Le 13 mai l'ennemi attaqua le Kornwerderzand renforcéil fut repoussé avac de lourdes pertes. Les casemates subirent alors un bombardement d'artillerie et plusieurs bombardements aériens, mais leur efficacité au combat resta inébranlée. Un batiment de guerre néerlandais s'occupa du tir de contre-batterie et réussit a im- poser silence a des batteries ennemies se trouvant sur la terre ferme. Tard dans l'après-midi du 14 mai la situation militaire des Pays-Bas avait pris une tournure si défavorable que le Commandant suprème des forces terrestres et navales, vu également le bombar dement de la ville de Rotterdam, fut contraint de mettre bas les armes. Par ordre supérieur la po sition fortifiée de Den Helder dut done capituler; cette capitulation fut signée a Sneek au cours de la nuit du 14 a 15 mai. II ne faut pas passer sous silence que l'ennemi a soumis la ville de Den Helder a un bombarde ment prolongé et intensif après que les armes avaient été déposéesbeaucoup de civils et de mili- taires ont trouvé la mort a cette occasion et des dégats matériels considérables en ont résulté.

Tijdschriftenviewer Nederlands Militair Erfgoed

NIMH | 1960 | | pagina 125