bijlage 3. Zie pag. 34 Boek X.
CONTADES OVER INSLUITING VAN BOUCHAIN, 1711 i)
(Guerre A I 2303 nr 39)
Paillencourt, 18 Aug.
Monseigneur,
Apres nous estres donné bien de la peine pour etablir nostre communication
dans le marais entre l'Escaut et le Sanzé, depuis Waurechin jusqu'a Bouchain,
les ennemis hier au soir entre sept et huit s'en rendirent les maitres sans perdre
qui que ce soit, ny sans nous tuer personne. Ils passerent dans un vuide entre
les grenadiers de Picardie et du Roy, et d'abord s'establirent sur la com
munication avec des bataux de leine, et ont passés avec des radeaux qu'ils
avoient portés. Nous n'avions pu encore etablir que le chemin de la communi
cation; Ie parapet de fassines que nous y etablissions n'etoit pas achevé; ils en
avoient meme abattus plusieurs toises de celuy qui estoit fait avec leur canon,
ce parapet n'ayant qu'une fassine d'épaisseur paree que la terre ferme nous
manquoit. II n'y avoit sur cette communication que cinq compagnies de grena
diers qui n'etoient qu'a un d'hauteur; ces compagnies voyant les ennemis
jetter des radeaux sur le ruisseau ont voulu marcher, mais elles ont trouvés un
gros corps des ennemis placé en bataille dans le marais sur le bord du ruisseau
dont il falloit deffendre le passage pour empescher les ennemis de venir a la
communication.
Quelques deserteurs ont dit qu'il y avoit deux mil grenadiers; touttes
les compagnies de grenadiers se sont retirée par ordre lorsque les ennemis ont
esté establis. Dans le travail de cette communication nous y avons perdus vingt
grenadiers et quatre officiers, dont un capitaine de grenadiers du regiment de
Champagne nommé Puemigé, un ayde major du regiment de Bretagne nommé
Capelly, un souslieutenant de grenadiers du regiment du Roy nommé Seguin, et
un lieutenant du regiment de la Marck.
Comme le chemin de nostre communication estoit achevé, trois mil hommes
d infanterie dont moitié grenadiers estoient commandés pour se placer dans
ladite communication et en deffendre le passage aux ennemis, mais ils n'y
estoient pas encore placés et la teste du detachement ne commancoit que
d arriver au rendes vous d'ou ils devoient partir pour y entrer quand les enne
mis s'en sont rendus les maistres.
Je suis avec tout l'attachement possible et un tres profond respect (etc.)
Contades.
J'ajouteray a ce que j'ay l'honneur de vous dire, que Mr le Marechal estoit
dans le camp retranché, quand il entendit le bruit de l'ataque; surquoy il
retourna ches luy en disant que ce n'estoit rien. Je suis persuadé que s'il
avoit pris la peine de venir jusques la, a cent pas de luy, il n'auroit pas donné
d'autres ordres.
Cf. Pelet X - 641.
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