jetta les yeux sur un languissant reste de troupes sans force, avec lesquelles il ne convenoit pas de au soutient de cinq attaques que les assiegeans pouvoient faire dans le meme instant. Enfin on jugea que Bouchain depuis douze jours ne devoit plus etre consideré que comme un hopital infecté deffendu par des malades. Sur des circonstances si veritables on conclut unanimement qu'il falloit essayer de ménager des conditions pour sauver au Roy le fond de huit bataillons et du detachement de six cent Suisses. Cet avis ayant eté signé on battit la chamade le douze Septembre a deux heures apres midy. Les ostages donnés de part et d'autre, on porta les propositions au Mylord Marlboroug, qui repondit ne pouvoir accorder autre condition que celle de prisonnier de guerre, parce que les assiegés avoient trop attendu; la condition n'ayant pas eté acceptée, on rendit les ostages, apres quoy le feu recommenca et auroit continuée si Mr de Pagnies colonel commandant un bataillon des gardes hollandaises, qui avoit eté un des ostagers, n'eut demandé a parler. Les assiegés, resolus d'attendre leur sort sur les breches, firent pourtant écouter ce Mr de Pagnies avec qui on tomba d'accord que la gamison seroit simplement sujette a un echange, qu'elle sortiroit avec armes, bagages, enseignes déployées et seroit conduitte a Cambray. Pour seureté de cette convention recherchée par les assiegeans, et non par les assiegés, on donna de nouveau des ostages reciproquement. Dans cette conscience les assiegés firent leur disposition et livrerent la demy lune de la porte haute pour marquer la bonne foy et oster aux ennemis tout pretexte de rupture. La conjoncture le vouloit ainsy. Cependant les ennemis entrerent dans la place d'armes droite de la demy lune, y formerent un logement, et un passage dans le fossé de la contregarde 50. Finalement la nuit du 13 au 14, a deux heures apres minuit, on apporta a Mr de Ravignan deux coppies de capitulation qu'il refusa de signer, parce qu'ellez ne contenoient que la condition de prisonnier de guerre qui avoit deja eté rejettée, et demanda l'execution de la convention arresté depuis avec Mr de Pagnies; les alliés n'y ayant pas eu egard, les assiegés qui ne pouvoient prendre un autre party que de suivre la violence des ennemis, ont eté conduits le quatorze a Marchiennez et le lende- main a Tournay. On ne détaille pas icy toutes les circonstances du pourparler de Mr de Pagniesil en a eté donné au Public un Mémoire fidéle auquel on peut avoir recours. A Tournay le 17 7bre 1711, Favart Voir au depot de la guerre art. 2305 piece 133 (of 183) un Memoire qui paroit etre celuy dont parle Favart. 307

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NIMH | 1964 | | pagina 333