bijlage io. Zie pag. 86, noot i Boek X
MONTESE AAN HEINSIUS, A IGUALADA LE 28 XBRE 1711
(A.R.A., Eleinsiusarchief 1634)
Monsieur,
Je suis charmé de n'etre pas prophete; le dix et sept du courant le marechal
détacha quatre cents grenadiers pour renforcer le general Patée; il me fit a
meme terns connetre que je lui ferois plaisir d'etre de la partie. Je partis dans
le moment pour joindre les detachements qui étoit campés au pont de Malagar-
riga a une heure de Cardona ou j'arrivai le dix et neuf.
Nous emploiames ce jour la et le lendemain a reconnetre la situation des
ennemis apres quoi on prit la resolution de les attaquerpour eet effect nous
marchames la nuit du vint et un au vint et deux et arrivames deux heures avant
le jour a un quart de lieue de leurs postes. Le colonel Stanhop avec quatre cents
grenadiers devot attaquer le long de la rivière Cardonera; un autre colonel
avec deux cents grenadiers attaquoit une montagne qui dominoit leur camp de
Colomina. Dans le meme terns un Lt. colonel avoit ordre avec trois cents
hommes d'entrer dans le meme camp.
Ces trois cors renversèrent les ennemis et se rassemblèrent sur la montagne
dont j ai deja parle a Votre Excellence. Le reste du detachement suivoit; nous
fimes occuper toutes les hauteurs. Quelques heures apres les ennemis atta-
quèrent avec quatre bataillons, six compagnies de grenadiers et trois cents
hommes le colonel Stanhop. Ils furent repoussés; deux bataillons de la Coronne
furent défaits; le general major Melun y fut tué; un colonel, deux capitaines,
un enseigne et un drapeau de la Coronne pris et six cents hommes tués. De
notre cote le colonel Stanhop tue, presque tous les officiers des grenadiers tués
ou blessés, et trois cents soldats.
Ces avantages ne nous donnoit pas la communication avec Cardone. Les
ennemis occupoit deux hauteurs au dela de la rivière avec quatre pieces de
canon directement au passage au chateau. Le vint et deux a midi nous les
attaquames, et les forceames a abandonner le poste et le canon, l'on introduisit
a meme tems les provisions necessaires.
Je fus visiter le chateau qui etoit en meilleur etat que je n'avois creu. A huit
heures du soir le Lt. genl. Muret ecrivit au general major Eek, commandant du
chateau, qu'il le suplioit d'avoir quelque bonté pour cincq a six cents blessés
qu il laissoit a sa discretion dans la ville. Ce general etoit en marche pour
joindre le due de Vandome a Calaffa. II a abandonné quatorze pieces de gros
canon, quatre mortiers, avec tout l'attirail et quantité d'outils a remuer la terre.
Enfin je puis assurer Votre Excellence que le gain d'une bataille pourroit
difficilement nous etre plus avantageux. J'ai rejoint l'armée le vint et trois;
le duc de Vandome a décampé le vint et cincq par un brouillard si épais qu'il a
eté impossible de rien entreprendrele vint et six il a eté a Graissonnele vint
etsept notre armée a marché pour les quartiers d'hiverles troupes de ll.hh.pp.
seront dans le camp de Taragona.
Je suis avec un profond respect
(etc.)
Montese
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