bijlage 19. Zie pag. 240. Boek XI
JOURNAL DU SIEGE DE BOUCHAIN EN 1712 PAR
L'ARMÉE FRANCAISE
Tiré du nr. 16 (19?) carton 10, par M de Fréville brigadier
(Dépot général des fortifications
Archives du génie, art. 15-, section 2, carton I, piece II)
Du camp de Martin devant Bouchain le 8 8bre 1 71 2
On devait ouvrir ce meme soir la tranchée devant cette place suivant la
disposition de M de Valory, mais il ne se trouva pas assez de pioches, et le
terrain etant dur, on ne pouvait s'en passer, ce qui contraignit a remettre cette
ouverture au lendemain, d'autant qu'il n'y avait pas non plus assez de fesines.
Les ennemis avaient fait de nouveaux ouvrages a la place, un couvreface ou
demie contregarde devant le bastion du haut Sensay par ou ils avaient attaqué,
lis avaient aussi prolongé la face de la contregarde sur le bas Sensay pour
couvrir le bastion de ce coté la; une lunette qu'ils avaient achevée devant la
contregarde du bastion du front entre leurs deux attaques. On n'avait point
d'autres attaques a faire que les memes qu'ils avaient faites, n'etant pas possible
de se jeter par le flanc de la basse ville a cause des eauxet par le front on y
aurait trouvé un nombre infini d'ouvrages. On assurait cependant que les
ennemis avaient beaucoup de fourneaux sous le chemin couvert et les ouvrages
avancés des deux attaques du haut et du bas Sensay.
La garnison n'etait composée que de 977 hommes lorsque la place avait eté
investie, et il en etait deja deserté 37.
II y avait dans la place 23 pieces de canon, 2 mortiers et 2 pierriers, et il
paraissait par le feu qu'ils avaient fait jusques la qu'ils ne manquaient ni de
boulets ni de poudre; a l'egard des vivres ils avaient pris environ joo moutons
et quelques vaches; le pain ne leur manquait pas.
Du 11 8bre.
La tranchée avait eté ouverte la nuit du 9. Les attaques du haut et du bas
Sensay etaient a 60 toises des lunettes qui se trouvaient sur ces deux fronts, et
l'on avait fait une paralelle qui partait devant le grand front de la place, en sorte
que les deux attaques se communiquaient. On esperait que les ouvrages qui se
faisaient la nuit suivante, mettraient en etat de faire commencer les batteries, et
qu'on découvrirait a ce qu'il paraissait, assez des ouvrages pour en bien ruiner
les défenses, même en ouvrir partie de ceux que M. de Valory se proposait
d'attaquer.
On avait eté découvert dés 8 heures du soir et les ennemis faisaient un assez
grand feu qui n'avait pas empeché qu'on ne se fut mis tres prés, et que l'on
n'eut fait un fort grand travail, auquel on n'avait perdu que 8 ou 10 soldats
tués et environ 23 blessés aux deux attaques; M. de Rochemon y avait eu la
jambe percée d'un coup de fusil, mais il n'y avait heureusement rien de casse;
c'eut eté une perte, y ayant peu d'ingenieurs de plus entendus et autant fort
brave; le Sr. Portail lieutenant au regiment de (Parvia?) qui servait d'ingenieur
volontaire y avait aussi eté blessé d'un coup qui lui glissait le long de l'épaule
et ne touchait pas les chairs.
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