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bijlage 30. Zie pag. 279 Aanhangsel
CONSIDERATIONS GENERALES POUR SERVIR A DONNER UNE JUSTE
IDÉÉ TOUCHANT LA PROPORTION ENTRE LA GRANDE BRETAGNE
ET L'ETAT DES PROVINCES UNIES DANS LA DÉPENSE DE LA
PRESENTE GUERRE
(A.R.A., Heinsiusarchief 2223)
II a eté impossible aux provinces Unies de se maintenir contre les puissans
ennemis, auxquels elles ont eu a faire depuis 1'établissement de leur republique
qu'au moven des emprunts, qu'elles ont fait de temps a autre de tres grosses
sommes, par dessus toutes les charges qui ont été imposées au peuple, sans que
les petites intervalles de paix dont leur Etat a joui, et des besoins plus pressans
ayent permi d'établir des fonds pour acquiter les sommes empruntées.
Le fardeau des interests ou rentes était de tant plus accablant des avant la
présente guerre qu'il étoit augmenté excessivement par les négotiations,
qu'on a été obligé de faire pour subvenir aux frais de la guerre précédente.
L'Etat avoit d'ailleurs si peu de sujet de se reposer sur la paix de Rijswijc,
qu'il jugea d'une nécessité indispensable pour sa sureté la continuation dans
son service d'une armée de 43 a 46 mille hommes, et que, bien loin de pouvoir
songer au remboursement des sommes empruntées, il en fit negotier de nouveau
de tres considerables pour mettre les frontieres en etat de défenseprecaution
que la prevoyance de Tavenir rendait indispensable.
L'on ne peut pas disconvenir que l'Angleterre ne se soit aussi fort endetté
pendant la precedente guerre, mais comme elle avoit infiniment moins de
dettes anterieures, et que d'ailleurs elle prit le parti de casser incontinent apres
la paix toutes ses troupes, a un petit nombre prez, il ne se peut que la con
stitution de ses finances n'ait été fort differente de celle des finances de ces
provinces au commencement de la presente guerre.
Mais ce n'est pas tout. Car incessament aprez le decez du Roi Charles second
d'Espagne la République augmenta ses trouppes par des recrues, et par des
nouvelles levées de yi 040 hommes, sans y comprendre les Danois et les autres
trouppes etrangères, qu'elle négotia au mois de Juin, et dans la suite, tant en
commun avec la Grande Bretagne, que separement et sans parler des preparatifs
necessaires qu'elle fit avec toute la diligence possible, pour pouvoir mettre les
trouppes en campagne: s'engageant par la a une tres grosse dépense, une année
avant que l'Angleterre a fait une augmentation considerable de trouppes.
Le commencement de la guerre, laquelle ne fut déclarée que l'année suivante,
aete accablant pour l'Etat, non seulement a cause des ravages, et des pertes que
les deux armées ont causées dans la province de Gueldre et dans le Brabant de
l'Etat, des contributions que Tennemis etablit en plusieurs endroits, et des
inondations qu'on a été forcé de faire tant pour en guarantir d'autres endroits
<pe pour la sureté des frontieres, mais sur tout a cause des tempêtes, qui dans
lesannées 1702 et 1703 couvrirent de l'eau de la mer des parties considerables