348 de plusieurs provinces, dont quelques unes se ressentent encor a present presqu'autant de la suite de ce malheureux accident que des charges accablantes de la guerre. Cependant tout cela n'a pas empeché l'Etat de faire des efforts si extra- ordinaires dans l'esperence de finir par la plus promptement la guerre, et d'augmenter tellement ses trouppes a mesure qu'on voyoit plus d'apparence que l'ennemi ne pouvoit plus supporter le fardeau, que l'Etat se voit a l'heure qu'il est chargé de 128 Bataillons et de 140 esquadrons, faisant entre 130/met 140/m hommes, ainsi qu'il paroit par le dénombrement ci joint, au lieu qu'il n'a jamais paijé ci devant plus de 86 battaillons et de 101 esquadrons ou de 94 534 hommes, y compris quelques comps. détachées. II est constant, que le moins qu'un battaillon qui fait campagne, comme font toutes les trouppes d'augmentation, coute par an, tant ne gages ordinaires qu'en recrues, chariots, fourage, hópitaux et autres extraordinaires, est 140/m fr., et un esquadron 8o/m, par ou il est aise de juger de 1 augmentation de depense que l'Etat a faite par dessus la guerre precedente, pour soutenir celle-ci avec une vigeur toute extraordinaire. L'on ne scauroit dire precisement combien de battaillons et de esquadrons sa majesté Brittannique a actuellement a son service. Mais puisque le nombre des battaillons qui sont aux pais bas ne passé pas les 6^, et celui des esquadrons les 82, il paroit plus que probable que la Republique paije un bien plus grand nombre de trouppes que la Reine. Mais quand même on supposeroit que le nombre de trouppes est a peu prez egual, il est incontestable qu'il y a une tres grande inegualite de Puissances entre les deux nations, et par consequent il est necessaire que la Grande Bretagne se charge considerablement plus que l'Etat pour le support de la guerre d'Espagne et de celle d'Italie, pour qu il y ait quelque espece de propor tion entre les deux nations dans la totalite de la depense. Cela paroit d'autant plus raisonnable que l'Etat porte presque seul et sans concurrence de la grande Bretagne les frais extraordinaires des operations de campagne aux pais bas, lesquels montent to us les ans a de tres grosses sommes, surtout a cause des frequens et longs sieges, comme il seroit aisé de le justifier. II est vrai que l'Etat profite, a l'exclusion de la Grande Bretagne, des con tributions, et du revenu des conquêtes, mais rien n'est plus aisé que de montrer qu'il n'y a nulle comparaison entre le profit et la dépense, vu la desolation totale du plat pais par les deux armées, et les fraix des guarnisons, et autres logemens de gens de guerre, de la répération des fortifications ruinées et endommagées par les attaques, de l'artillerie et munitions, dont les places, prises apres un long siège, sont tout a fait dépourvues, et d'un infinite d autres dépenses. Si bien que, par rapport au profit, il seroit fort de 1'interest de l'Etat de partager avec la Grande Bretagne le revenu des contributions et des places conquises a condition qu'elle partage avec l'Etat la dépense extra ordinaire de la guerre aux pais-bas.

Tijdschriftenviewer Nederlands Militair Erfgoed

NIMH | 1964 | | pagina 374